La bourse : un ticket de loterie ?

La bourse : un ticket de loterie ?Lorsque des personnes apprennent que je possède un portefeuille boursier, on me fait souvent la réflexion suivante :

Ah, tu joues en bourse ? Alors tu gagnes ?

Autant, j’ai l’impression qu’investir dans l’immobilier est une discipline noble et reconnue. Autant, investir en bourse est souvent considéré dans l’inconscient collectif comme acheter un ticket de tombola

Non, je ne JOUE PAS en bourse, j’investis dans des entreprises

  1. Un simple morceau de papier ?
  2. La peur de la volatilité
  3. Avoir une stratégie d’investissement

Un simple morceau de papier ?

Avant les années 1980, les titres financiers comme les actions ou les obligations se présentaient sous format papier.

Ces morceaux de papier représentaient bien plus que leur aspect physique :

  • une action est un titre de propriété d’une entreprise : le détenteur possède une partie du patrimoine et des bénéfices futurs de la société
  • une obligation matérialise une partie d’un emprunt émis par une entreprise : le détenteur percevra en retour des intérêts et le remboursement du capital à échéance

Aujourd’hui, tous les titres échangés sont désormais dématérialisés (au format numérique) : même si le format a changé et qu’acheter des titres est désormais à la portée de tous, la signification reste la même.

Les actions et les obligations permettent le financement de l’entreprise émettrice : le capital récolté sert à la création, à l’exploitation voire à l’expansion de cette dernière. Acheter une action c’est devenir propriétaire d’un morceau d’une entreprise. Acheter une obligation c’est participer à un emprunt d’une entreprise.

A mon sens, on est très loin du ticket de tombola…

La peur de la volatilité

J’ai l’impression que la bourse est perçue comme un énorme casino à cause principalement de la volatilité des titres financiers. Pourtant, la variation quotidienne du prix des titres reflète simplement l’évolution de l’offre et de la demande.

Imaginons un instant que les biens immobiliers soient côtés quotidiennement comme les titres financiers.

Vous achetez un appartement au prix du marché à 200 000€.

Le lendemain, le même type de bien s’échange désormais 5% moins cher car la conjoncture est difficile : le prix s’élève désormais à 190 000€.
Avez-vous perdu 10 000€ en un seul jour ? Bien sûr que non, vous possédez toujours le même bien et vous ne comptiez pas vendre dans l’immédiat.

Puis, le sur-lendemain une bonne nouvelle survient : une entreprise va s’implanter dans la région et va créer 10 000 emplois. Le prix des appartements semblables flambe et grimpe de 20%.
Avez-vous gagné 20% ? Bien sûr que non, vous possédez toujours le même bien et vous ne comptiez pas vendre dans l’immédiat.

Ce qui vous intéressera réellement c’est le prix pratiqué lorsque vous déciderez de vendre votre appartement. Tout le reste n’est que du bruit.

D’ailleurs, la volatilité peut devenir votre meilleure alliée sur les marchés financiers : elle peut créer des occasions uniques pour acheter des titres à des prix très intéressants lorsque plus personne n’en veut.

Avoir une stratégie d’investissement

Vous l’aurez compris la bourse n’est pas un jeu de hasard mais bien un moyen d’investir dans les entreprises. Il faudra néanmoins développer une certaine tolérance à la volatilité quotidienne des titres : rien de vous oblige à regarder les cotations chaque jour et rien ne vous oblige à vendre. Vous vous rendrez vite compte que votre pire ennemi en bourse ça sera vous-même

Comme pour l’investissement immobilier, il est nécessaire d’être capable d’évaluer la valeur réelle du bien (l’entreprise dans ce cas) proposé à la vente par les marchés financiers afin d’éviter d’acheter n’importe quoi à n’importe quel prix.

Enfin pour investir avec succès, il est primordial de se trouver une philosophie d’investissement adaptée à son profil et dans laquelle on a toute confiance.

A bientôt 🙂

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34 Commentaires

  1. Bonjour,
    Je pense que cette vision « loterie » se défini sous trois rapports qui se font échos et s’entretiennent dans une vision apparemment cohérente : un fond culturel, des idéologies, et une vision similaire à celle du pari sportif.

    Un fond culturel, qui associe une vision de l’argent qui n’est pas un simple et vulgaire outil ; mais à celle de chose de malfaisant (diabolique à l’origine : cf les anciens débats de la chrétienté). Hors la bourse, c’est un centre de transaction de l’argent ( de « manipulation » de l’argent , voire simplement comment ce terme de manipulation à, dans notre perception, également quelques chose de négatif, de trouble). Je ne m’étendrais pas plus là-dessus.

    Des apports idéologiques qui sont très prégnantes dans la « pensée » et actualités françaises depuis un siècle, que vous connaissez donc, disant que la bourse, c’est le capitalisme, et que le capitalisme est l’exploitation de l’homme. A partir de là, on ne peut avoir une « bonne opinion » des marchés financiers. Et dans ce cadre, l’actionnaire n’est qu’un rentier prédateur.
    De plus, technique moderne étant, c’est considéré comme de l’argent facile. Combien de foi j’ai entendu dire : « gagner de l’argent simplement en cliquant ». Par ailleurs, ce qui est étonnant, n’est pas tant le manque de connaissances avéré de nos compatriotes que met en exergue cette remarque que le manque de perception que ce commentateur à de lui-même. Car, s’il émet cette remarque, c’est qu’il épargne dans des produits gérés par d’autre (son banquier) ; donc, hormis verser de l’argent et en retirer, il ne fait rien lui-même… A partir de là, comment peut-il se remettre en question, remettre en question sa vision !?

    Et vous observerez que ces deux visions sont des acquis largement partagés et sans remise en cause de la plus grande partie de la société.

    Pour finir, l’analogie avec les paris sportifs. Analogie entre l’impossibilité de prédire de façon certaine un cours, comme celle de pouvoir prédire de façon certaine l’arrivé d’une course de chevaux. Analogie naïve, mais compréhensible. Et que je soulignerai par exemple, avec la thèse de Christophe Barraud (actuellement chef économiste chez Market Securities ), donc avec bien moins de naïveté, et qui s’est fait dernièrement une réputation pour pour ses prévisions économiques (vous la trouverez sur son site christophe-barraud.com).

    Espérant avoir apporté une petite contribution utile à la réflexion en élargisant le cadre.
    Bonne fin de journée.
    Gilles

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