Vendre son bien immobilier par soi-même

Des taux d’intérêts historiquement bas, une famille qui s’agrandit, une mutation professionnelle ou simplement la volonté de changer, les raisons sont nombreuses pour vouloir chercher un nouveau logement. Mais quand on est déjà propriétaire, changer de chez-soi n’est pas forcément trivial. Si l’on ne veut pas, ou ne peut pas, louer son bien, il ne reste qu’une solution : vendre.

  1. Vendre par soi-même
  2. Retour d’expérience
  3. Le mot de la fin

Vendre par soi-même

Quand on vend soi-même son bien immobilier, on est confronté grosso modo aux même soucis que lorsqu’on le loue : il faut s’occuper de tout !

Etape préliminaire, mettre à jour le dossier de diagnostics techniques : les diagnostiques de gaz et d’électricité ont une validité de 3 ans, le DPE est valable 10 ans. L’attestation de surface carrez n’a pas de limite de validité mais sachez que si la superficie réelle est inférieure de 5% à celle exprimée, l’acquéreur peut demander à diminuer le prix de vente.

Ensuite, vous devez déterminer le prix de vente. Comme pour une location, vous pouvez vous aider de la méthode des multiples mais attention, le marché immobilier en cet été 2015 est « difficile ». Si votre bien est sur-évalué, vous ne le vendrez tout simplement pas : actuellement, les acheteurs ne se déplacent plus que pour des biens « au prix du marché » (mais ça ne veut pas dire qu’ils ne négocieront pas ensuite). A l’inverse, s’il est sous-évalué, vous allez perdre de l’argent (et ça se compte rapidement en milliers d’euros !). Le plus prudent pour estimer votre bien est de donc de demander conseil à un professionnel : agents immobiliers bien sûr mais aussi banquiers ou notaires peuvent vous aider.

Vous allez devoir publier une annonce sur les sites spécialisés ou non et/ou dans les journaux et magazines locaux. Réalisez également des grosses pancartes « A VENDRE » à afficher à votre balcon ou à votre fenêtre : les gens qui cherchent dans votre quartier seront tout de suite informés. Pour maximiser vos chances, vous pouvez également réaliser des affichettes à laisser en libre service dans les petits commerces de quartier (boulangerie, pharmacie, …). Parlez-en autour de vous, même aux personnes qui ne vous paraissent pas être des clients potentiels : le bouche-à-oreille est d’une efficacité redoutable dans ce genre de situations. C’est d’ailleurs comme ça que l’on a trouvé notre premier appartement 🙂 .

Les premiers appels, et de nombreux suivants, seront le fait d’agents immobiliers désireux d’obtenir l’exclusivité de la vente de votre bien. Certains rappellent même plusieurs fois, « oubliant » que vous leur aviez déjà dit non.

Suite aux premiers (vrais) appels, il faut assurer les visites. On dit toujours qu’une seule suffit pour vendre, mais dans la réalité, ça sera sûrement beaucoup plus. Vous devrez vous rendre disponible à toute heure mais comme on dit « le client est roi » 🙁 .

Lorsque vous vous êtes mis d’accord avec l’acheteur sur le « bon prix », il est temps d’enteriner la promesse d’achat chez un notaire. Quand les papiers sont signés, le ou les acheteurs partent à la recherche de leur financement et si tout va bien, la vente se finalise de nouveau chez le notaire quelques mois plus tard. Vous pouvez enfin passer à autre chose 🙂 .

Retour d’expérience

Il y a quelques années, notre premier déménagement en tant que propriétaire était dû à l’arrivé d’un nouvel habitant au sein de notre foyer. Notre F2, aussi spacieux soit-il, manquait cruellement d’une chambre supplémentaire, il fallait trouver plus grand. A l’époque, on s’était posé la question de vendre ou louer notre ancien appartement et on avait choisi de louer, jusqu’ici sans regrets 🙂 .

Il y a quelques mois, l’envie de changer pour plus grand nous a amené une fois de plus à la croisée des chemins mais cette fois, pas besoin de se poser la question : la plus-value de la vente de notre appartement devait nous servir d’apport pour la maison. On n’aurait de toutes façons pas choisi de louer notre appartement actuel étant donné qu’un F4 est généralement moins facile à louer. Ne souhaitant pas particulièrement partager notre plus-value avec un agent immobilier, on a choisi de vendre par nous-même … enfin, d’essayer.

Dans la réalité, vendre par soi-même n’est pas aussi facile que l’on pourrait le croire, surtout en ces temps de crise immobilière (les ventes sont difficiles malgré des taux d’emprunts au plus bas). Tout d’abord, il faut investir beaucoup de son temps : écrire les annonces, réaliser les affiches et/ou les pancartes. Eventuellement, mettre la main au porte-monnaie pour éviter de devoir refaire son annonce sur Internet toutes les semaines afin de rester sur la première page, ou pour actualiser son dossier technique : 250 € pour l’attestation de superficie et les diagnostiques gaz et éléctricité de notre F4 !

Les visites commençent : les gens viennent, parfois juste pour le plaisir de voir comment c’est ailleurs. Ils scrutent votre intimité, posent des questions, sont parfois mal polis ou intrusifs, et s’en vont en disant qu’ils vous tiennent au courant, ce qu’ils ne font généralement pas. Ils veulent tout savoir : les dates de construction, de rénovation, les superficies exactes en m2 de toutes les pièces (même les toilettes !), les consommations énergétiques, le montant des impôts, des charges … alors préparez vos réponses à l’avance. Certains vont aller plus loin en vous demandant comment vous faites séchez votre linge ou comment vous prenez votre douche (véridique !). A vous de choisir si vous voulez répondre à ce genre de questions …

Si tout va bien, vous allez avoir des « touches », des gens intéressés qui vont négocier le prix. Mais qui dit intéressé ne veut pas dire solvable : on a eu le cas d’un jeune couple hyper enthousiaste mais qui après un rendez-vous avec sa banque a du faire machine arrière, faute de financement 🙁 .

Pour nous, cette période de notre vie aura été très éprouvante psychologiquement. Le contexte immobilier étant difficile, les acheteurs sont frileux : entre les appels sans suite, les visites qui n’aboutissent pas, les « on est très intéréssé, on vous tient au courant » qui ne donnent jamais de nouvelles, le fait de devoir baisser le prix plus qu’on ne l’avait prévu, … l’ascenseur émotionnel aura fait une paire d’allers-retours !

Le mot de la fin

Vendre par soi-même ne coûte pas très cher : à part le dossier technique, obligatoire, la plus grosse dépense va concerner la « publicité » (annonces, pancartes, affiches) mais avec un peu de système D, on s’en sort bien. En revanche, tout cela demande énormément de temps, et ce même si la vente se passe bien. A choisir entre perdre du temps ou de l’argent, on a choisi et on a confié la vente de notre bien à une agence. Mais ça, c’est une autre histoire 🙂

Jay

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